Page 1: Cher Journal,
Alors, en très gros: je suis née à Shunkai, d'un père rôdeur méconnu et d'une mère morte des suites de l'accouchement. J'ai été élevée jusqu'à mes 10 ans par ma grand-mère. A la mort de celle-ci, mon père m'a emmené avec lui dans sa traversée continentale, n'ayant pas d'autre options familiales. Sans vouloir m'étendre sur mon passé, je dirais que je n'ai jamais manqué de rien: il y avait toujours à manger dans ma gamelle et j'avais des vêtement assez confortables et adaptés à ma taille. Mon père m'a appris tout ce que je sais aujourd'hui: l'histoire de l'Orath, la lecture des étoiles pour pouvoir me repérer et quelques trucs utiles sur les plantes et le comportement des animaux que nous prenions en chasse. Je sais aussi me défendre, utiliser des dagues, escalader agilement des parois abruptes et me tasser plusieurs heures s'il le faut pour observer un cerf dans sa routine. Quand on en avait l'occasion, on s'arrêtait dans une ville, et s'il y avait une bibliothèque, mon père m'y laissait du matin au soir: j'ai toujours amoureusement entretenu une passion pour les récits des aventuriers et les notes d'explorations, que je trouvais autant dans les livres d'Histoire de l'Orath que dans les fictions. Je me souviens que j'étais assez docile et curieuse, ce qui plongeait mon père dans de grands silences quand je posais trop de questions. Il était assez dur et peu bavard, il ne parlait que quand il le jugeait nécessaire, aussi n'en ai-je jamais su plus sur ses origines -mes origines. A mes 20 ans, juste avant que nos routes se séparent, il m'a offert Duc, un hibou entraîné, qui est aujourd'hui l'unique allié en qui j'ai confiance. Mon père a jugé qu'il était temps que je trace ma propre route, et il s'en est allé vers l'est sans préciser si nous allions nous revoir un jour. Je suis donc revenue à Xa'Chel, j'y ai travaillé quelque temps dans plusieurs boulots (dans des bars, entre autre), jusqu'à finir à Dunhan, où mes pas ont croisé ceux du Capitaine dont je tairais le nom. C'est un corsaire officieusement pirate, je ne voudrais pas nous attirer des problèmes si ces quelques mots finissaient entre de mauvaises mains. Aujourd'hui encore, je ne sais pas exactement ce qui l'a convaincu de prendre une femme dans son équipage; mais voilà 4 ans que je parcours les mers et océans autour de l'Orath. 4 ans de crochetage de coffres enfouis, de vols, de piraterie, d'amourettes à droite à gauche. J'ai vu plus de choses que n'en disait les bouquins de mon enfance, et pourtant, j'ai l'impression de n'en avoir vu que la moitié.
A l'heure où je confis ces quelques mots dans le vieux carnet du Boiteux (membre de l'équipage mort, emporté par une tempête plus forte que lui), nous sommes de retour à Xa'Chel. Je sens que ces 4 ans de flotte continue ont donné le mal de mer à Duc et, je dois aussi l'avouer, le plancher des vaches me manque un peu.
Je n'ai pas de but précis, mis à part que j'ai foi en une puissance que je pense être au dessus des étoiles, et qui me mènera sur vers quelques aventures.
Je finirai cette introduction sur mon moto: sans chaos, point de lumière. L'équilibre pour le plus grand bien de tous.
xxx
Le grand jour est arrivé. On mouille l'ancre aujourd'hui, à Dunhan. Je finis de remballer mes affaires, et j'emporte ce carnet avec moi. Je quitte le navire et le Capt'n.
Accueil 
