[TERMINE] Esperance "Eleonore" Illaen

HISTOIRE

Je me souviens encore de mon enfance, du début de mon histoire, qui commença en Enk 21:A.M 327:E.A. Certains disent que ma naissance est un cadeau d'Enkosh fait à mes parents.

Mon enfance se déroula dans le bonheur et le confort. J'ai grandis dans un foyer sans jamais manquer de quoi que ce soit même si nous ne vivions pas dans l'excès. Couverte d'amour, et si comme tout citoyen de Cron, plus particulièrement ceux habitant la capitale, je fus sujette à une grosse dose de religion et fanatisme, le tout était néanmoins appréciable et cela sans jamais m’en porter plus mal. Cela peut faire court, mais je vous épargne là les détails ennuyeux.

Les choses commencèrent réellement comme pour tout enfant de Cron à l'âge de dix ans, quand, au cours d'une cérémonie grandiose, je découvrais ce qu'Enkosh attend de nous. Cela peut surprendre aujourd’hui, mais la ferveur religieuse s’empara alors de moi, et il me fallut de nombreuses heures pour m’extirper de ce sentiment de béatitude qui me submergea quand, au terme de plusieurs heures de cérémonie, en passant devant le miroir, ma place au sein de la chevalerie me fut dévoilée. Je ne pouvais m'empêcher d'être nerveuse malgré tout, en effet, les deux enfants me précédents avaient étés refusés, jugés indignes et mon esprit candide ne pouvait alors pas s'empêcher de vagabonder sur les sentiers de la superstition. Jamais deux sans trois. Je n'étais plus la petite fille sereine qui était entrée dans le temple plus tôt, pour autant mon souhait, telle une flamme aussi vive que le soleil, tel un desire qui ne peut être éteint, embrasait mon coeur comme mon âme et je priais alors de toute mes forces pour qu’il se réalise.
Certaines prières sont parfois exhaussées. Devant les aînés et grands de l'ordre des chevaliers de la purge, je fut l'une des choisies pour revêtir l'armure et combattre les ennemis de notre divinité. Je ressentis en cet instant un immense honneur me submerger et je me souviens encore avoir fêter cela avec mes parents avant de rejoindre ceux qui formeraient ma nouvelle famille pour les huit prochaines années.

Les tâches furent nombreuses, l'apprentissage long. On nous enseignait de façon un peu plus approfondie ce à quoi ressemblerait notre avenir dans les rangs des serviteurs d'Enkosh. En réalité, pour quiconque se dévoue à ses devoirs et corvées, ces huit années peuvent passer rapidement. Au terme de ces années passées comme Servant, je rejoignais les servants jugés dignes de continuer à servir l’ordre et je  la caste des Méritants. Au moment de la cérémonie, je ne pouvais deviner que ce titre serait le dernier que je recevrai au sein de l'ordre.

Notre passage est alors fêté en grande pompes/avec toute l’austérité attendue du culte, et si jusqu'à présent, nous étions toujours très encadrés, restant dans les temples et les rares lieux où l’on nous emmenait. Devenir Méritant signifie commencer une vie d'apprentissage pratique plus intense et intéressante. Notre rôle était d’assister les chevaliers sur le terrain, je me rappelle encore de l'honneur fait par le Chevalier Arguilan, l'un de mes mentors d'alors quand il me remit l'épée que je porte encore aujourd'hui afin d'exécuter mon premier mage. Un jeune homme s'étant adonné à une telle aberration. J’étais fière et si je n'étais pas de ceux qui avaient le sourire après une exécutions, je n’en étais pas moins fière d'avoir accompli Sa volonté. Horrible n'est-ce pas ? Mais il est facile d'éliminer quelqu’un dont vous ne connaissez rien de l'existence si ce n’est qu’il est “le mal incarné”. La suite ne va pas en s'arrangeant. Les méritants ne sont pas juste des bourreau, il nous était aussi demandé d’escorter un prêtre pour “éclairer” de la vrai foi un village ou la lumière vacille. Mon activité principale restait de pourchasser un nécromancien et ses goules s’attirant les foudres de l’ordre par l’utilisation de son art contre nature. Ma première rencontre avec une créature magique, un élémentaire, fut surprenante. Déjà ce que nous faisions avait tout de l’oppression inquisitrice d’un culte radicalisé, et si Enkosh réclamait le sang d’une personne alors “que Sa volonté soit accomplie”. Il me peine encore aujourd’hui de penser à l’aveuglement qui était le miens a cette époque.  

Aussi cruels que mes mots soient, mes actes me remplissaient d’une certaine fierté pour moi qui en fidèle croyante suivait avec zèle ma foi. Et rien n’avait pu me préparer à ce qui arriverait.

Mais le champs de bataille change des gens. Un groupe d'arcanistes d’une centaine d'hérétiques usant de magie impie qui tenta de se soulever contre nous.. Et je fis partie de ceux choisit afin de réprimer au côté des chevaliers cette "hérésie" et rébellion. C'était le scénario tel qu'il nous était présenté. Juste.. Ce n'était que ce que l'on nous disait et jamais je me serait douté de ce que j’aurai vu en allant la bas.

J'ai combattu deux heures durant. Épuisée mais victorieuse, je rentrais avec mes compagnons d'arme survivants. Si j'en passe les détails, c'est parce que vous n'avez pas idée de l'efficacité qu’un contingent d'une centaine de chevaliers et Méritants parmi les plus anciens peut démontrer quand ils agissent en zealots religieux enragés. Toujours est-il que face à ce massacre, devant cette mare de sang s’étendant à mes pieds, les corps des jeunes, certains bien plus que moi, des humain qui étaient tout sauf des nécromanciens dangereux, mais de simples personnes qui ne souhaitent que vivre en paix, dans leur coin.
Quelque chose se brisa alors en moi, l'illusion de faire le bien remplacée par celle d'être un boucher, de ne valoir mieux que le meurtrier que j'étais.
La lumière dans laquelle mon esprit avait été façonné ne parvenait plus à me garder de l'horreur de mes actes.

Les semaines qui suivirent cette bataille se firent longue. Tout ce dont je me rappelle c’est d'avoir prié, que ce soit pour oublier ou pour que les choses redeviennent comme avant, mais Enkosh restait encore et toujours silencieux. Où étaient passés les preux chevaliers ? Ils n'étaient plus là. Toute ma jeunesse j'avais grandis dans ce rêve devenu finalement cauchemar sous mon regard impuissant.

Alors j'ai fais ce qu'il fallait faire. En une semaine, je planifiais secrètement mon départ, sans changer mes habitudes pour éviter d'éveiller des soupçons a mon encontre. Quitter Enkosh'Kar n’était pas chose aisée, réussir à quitter le pays sans se faire rattraper nécessitait une longue planification minutieuse, mais rien d'impossible pour quiconque le souhaite vraiment. Alors je suis partie, direction Lyre. Le cheval “emprunté” finit épuisé au bout du voyage. J'arrivais là bas en fugitive, puis je disparu, pour quitter Lyre quelques mois après enchainant un court séjour au Vaelan avant de prendre la direction d’Aravalen’dir principal lieu de rencontre, avais-je entendu dire, pour tout les ennemis de la purge.

C’est là que je cachais mon attirail, ne m'en servant qu’en cas de nécessité afin de ne pas éveiller trop l'attention, une vie d'aventurière s'offrait alors à moi.

Cela fait maintenant un an que j'ai quitté l'ordre et du haut de mes vingt cinq ans, je vis, cachant mon passé aux autres mais désormais en paix avec moi même et avec ma conscience. Si Espérance Illaen est une fugitive, Éléonore elle est une simple aventurière.